Monday, September 14, 2009
Discours attendu d'Obama, un an après la chute de Lehman
Le 15 septembre 2008, la banque Lehman Brothers s’écroulait. Le géant de Wall Street, premier établissement victime de la crise des "subprimes", précipite dans sa chute toutes les Bourses mondiales et devient le symbole de la débâcle financière, la plus grave depuis 1929. Un an après le début de la crise, alors que l’onde de choc de la crise ébranle toujours les économies mondiales, le président américain s’apprête à prononcer un discours sur les suites de la crise économique et les réponses à y donner.
Barack Obama devrait prendre la parole ce lundi à 12h10 heure locale (18h10 GMT+2), au cœur de Wall Street où il compte aborder notamment la diminution de l’aide publique au secteur bancaire, un renforcement de la règlementation et la nécessité d’une coordination au niveau mondial.
Les objectifs des Etats-Unis devraient être loin des ambitions affichées par l’Europe. "Les Européens veulent plus de régulation financière, mais pas les Américains, explique à FRANCE 24 Moncef Cheikh-Rouhou, professeur de finance internationale à HEC. Réguler n’est pas, selon les experts américains, s’attaquer à l’origine du mal."
"Des conséquences cataclysmiques"
Les plus grandes économies mondiales ont, aujourd’hui encore, du mal à se relever de la crise. "Lehman Brothers a été sacrifié pour sauver le système, explique Moncef Cheikh-Rouhou. Le gouvernement devait, dans les semaines suivantes, persuader le Congrès de voter un plan de sauvetage du secteur bancaire. Il fallait un signal fort pour prouver aux élus que la situation était grave."
Le plan de 700 milliards de dollars a finalement été adopté par le Congrès, permettant aux Etats-Unis de mettre plusieurs de ses banques sous perfusion. Mais "ce qui a suivi [la faillite de Lehman Brothers] a été cataclysmique", analyse Nathan King, notre correspondant à New York. La chute de la banque d’investissement a provoqué des réactions en chaîne, qui ont ébranlé le cœur même du capitalisme.
Le Japon, l’Islande, l’Europe… L’onde de choc de la crise financière ébranle tous les pays du monde, poussant les gouvernements à prendre des mesures drastiques pour sauver leurs établissements bancaires.
Les pratiques des banques sont pointées du doigt. Les difficultés à assainir les créances douteuses et la distribution de bonus dans certains établissements, sauvés de la faillite grâce à de l’argent public, provoquent un tollé dans plusieurs pays, notamment en France et aux Etats-Unis.
Des pratiques boursières pas prêtes de disparaître
Dans son discours de ce lundi, Obama pourrait, pour cette raison, pousser les banques à revoir leurs pratiques. Le président devrait "exhorter la communauté financière à prendre la responsabilité […] de soutenir une réforme du système réglementaire mais aussi à éviter un retour aux pratiques de Wall Street qui nous ont conduits à la crise financière", selon un responsable gouvernemental américain.
Mais à en croire de nombreux économistes, les pratiques boursières controversées ne sont pas prêtes de disparaître. "La plupart des dirigeants et des traders de Lehman Brothers ont retrouvé du travail à Wall Street, ce qui provoque une certaine inquiétude chez les experts", explique Richard Bookstabes, auteur d’un ouvrage sur la crise financière. "Nous savons que Goldman Sachs a accru ses profits en augmentant sa prise de risque. C’est mauvais signe parce que les autres vont se sentir obligés de suivre", ajoute-t-il, pessimiste.
PAR ROGER KITEMOKO MAMBWENE
journaliste
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